15 - Causse du Temps
Le Causse frémissant de tous ses éboulis,
Ce fossile enterré qui nous montre les dents,
Cathédrale enfouie aux contreforts blanchis,
Un soudain mouvement tectonique l’attend,
Pour faire relever ce qui fut un géant,
Ce cousin de Moaï en un autre hémisphère
Et de calcaire fait, ce corps déliquescent
Lui aussi effondré, le nez dans la poussière.
Strates dans la falaise, échelle de ce temps
D’avant le temps lui-même, où nous étions absents,
Celui que l’on dit être le commencement,
Mais qui n’est que le même recommencement.
Car si l’espace est infini, comment le temps
Pourrait-il bien avoir un début, une fin ?
Même sans nul esprit pour le penser, pourtant
Puisque dans la matière il a fallu ce rien
Qui nous a procréés rien qu’en proliférant.
Millau, 15 janvier 2025
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